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OPINION
LE SECTEUR DU PETROLE ET DU GAZ EN AFRIQUE

Published: 10-MAY-05

Par Dr Mike Burns et Rob Hounsome

Le stock de ressources naturelles de l’Afrique incluent des réserves significatives de pétrole et de gaz. Celles-ci se trouvent largement dans les régions d’Afrique de l’Ouest et Centrale, où le Nigeria, l’Angola et la Guinée Equatoriale sont les plus importants producteurs. De nouvelles explorations et initiatives de développement sont en cours dans la région, ciblant des pays précédemment perçus comme ayant relativement peu de potentiel de production, comme par exemple la Mauritanie. Actuellement l’intérêt géologique porté à l’Afrique de l’Ouest et Centrale rend la région attirante pour les marchés pétroliers occidentaux, en particulier suite à l’instabilité récente dans le Golfe Persique riche en pétrole. L’attraction est aussi attribuée au déclin de la production des zones traditionnelles d’approvisionnement comme le Nord de l’Alaska et la Mer du Nord en Europe. L’Afrique subsaharienne approvisionne actuellement environ 15% de la demande croissante de pétrole brut américaine et cela devrait augmenter à 25% dans dix ans. Au-delà des Etats-Unis, l’Inde et la Chine, qui sont les pays les plus peuplés du monde, devraient aussi devenir de plus gros consommateurs de pétrole, qui sera pour la majorité importé – une partie potentiellement à l’Afrique.

Dans cette situation de demande actuelle globale croissante de ses réserves, le secteur du gaz et du pétrole en Afrique a un potentiel considérable en terme de soutien du développement durable sur le contient. Il peut y arriver via la transformation des économies de subsistances des pays producteurs et de celles d’autres pays dans la région en économies stables capables d’améliorer la qualité de vie des Africains sur le long terme. Un cadre de travail pour réaliser ce potentiel existe sous la forme du NEPAD, qui a pour but l’éradication de la pauvreté. Etant donné le paradigme prévalant de dépendance aux combustibles fossiles comme offre d’énergie, qui est explicitement formulé par exemple dans la Politique Energétique nationale des Etats-Unis, il est généralement accepté que le gaz et le pétrole sont des biens essentiels pour soutenir les économies de la société contemporaine. Il est reconnu que les besoins de base et la croissance économique ne peuvent pas actuellement être assurés en l’absence d’offre de ces ressources. Cependant cela ne fournit pas une justification automatique aux activités du secteur du gaz et du pétrole en Afrique. Il y a des attentes des acteurs selon lesquelles le secteur devrait aussi fournir des emplois aux Africains, soutenir le développement des économies locales, fournir des infrastructures et autre bénéfices locaux qui enlèvent les risques et les impacts sociaux qui sont attendus localement, améliorer le sort des communautés, satisfaire des critères élevés de performance environnementale et de sécurité et soutenir les droits de base. Ces exemples sont tous des éléments de développement durable et là où le secteur échouerait, ses activités et contribution au développement durable seront inévitablement défiées. Cela s’applique aux multinationales mais à aussi d’autres agents, dont les dirigeants de la gouvernance politique.

Bien que les réserves de gaz et de pétrole soutiennent et développent la qualité de vie de nombreuses personnes sur le continent, le sous-développement prévaut toujours dans des parties de l’Afrique de l’Ouest et Centrale. En conséquence une pathologie générale existe dans la relation entre le secteur et nombre d’acteurs locaux, qui se manifeste sous la forme de défiance.

Depuis plusieurs trimestres il est dit que le secteur du gaz et du pétrole en Afrique ne contribue pas à la réalisation des objectifs du NEPAD – ou certainement pas dans la mesure de ses possibilités. Il fait face à des défis significatifs à cet égard, avec de nombreux acteurs interrogeant maintenant son autorisation sociale à opérer. Le delta Niger, au Nigeria est un bon exemple, car il y a des insurrections et protestations continues de la part des communautés locales contre le secteur incluant les activités contrôlées à la fois par le gouvernement et les multinationales du pétrole. Tandis que la situation du Nigeria représente un cas extrême, les préoccupations des acteurs concernant l’échec du secteur à contribuer au développement durable deviennent de plus en plus claires. Clairement d’autres aspects de performance contrôlés à la fois au niveau stratégique de la prise de décision et au niveau des exploitations de projet du secteur, présentent des défis. A ce sujet, la question sous-jacente est : Pourquoi le secteur du gaz et du pétrole a-t-il échoué à servir de catalyseur au changement, pourquoi n’a-t-il pas soutenu le développement durable ?

Pour donner une réponse à cette question on doit définir le profil du secteur du pétrole et du gaz en Afrique dans une taxonomie de développement durable. Un manque de ressources économiques et de déficiences de la capacité institutionnelle et de la gouvernance dans les pays producteurs expliquent beaucoup la situation actuelle de sous-développement et l’accès inégal aux et la distribution des bénéfices venant du secteur du pétrole et du gaz en Afrique. Cela s’applique particulièrement là où la gouvernance et les liens national-local sont faibles. Cela s’applique aussi là où il y a des croyances selon lesquelles c’est au gouvernement ou aux multinationales de changer la situation.

Aucune des parties opérant de façon isolée, ne peut avec succès promouvoir un agenda de développement durable éclairé pour le secteur, et c’est seulement à travers un partenariat public-privé avec les intérêts des communautés locales représentés dans de tels partenariats que cela peut être réussi.

Ceci est une version abrégée de l’exposé du Dr Mike Burns et de Rob Hounsome sur le développement durable. Cet exposé a été présenté lors de la Conférence sur le Pétrole et le Gaz tenue à Johannesburg en février 2005. Les deux auteurs travaillent au Conseil pour la Recherche Scientifique et Industrielle (CSIR) d’Afrique du Sud.

Dr Mike Burns est Directeur au Investissement et Recherche et Rob Hounsome Directeur programme.





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